On quitte le nord du Laos, toujours en bus, cap plein sud vers le plateau des Bolovens, avec une étape à Vientiane, la capitale du pays.

Vientiane

Malgré son statut de première ville du Laos, Vientiane est une petite cité aux rues paisibles. Seul souci, et de taille durant notre séjour : l’écrasante chaleur, à 38°C pour un ressenti à 48°C !!! On a passé pas mal de temps dans des cafés avec climatisation, ou dans des petites gargotes devant le ventilateur… Même les bonzes se déplacent avec leur parapluie pour se protéger du soleil.

On visite tout de même de jolis temples richement décorés, et on observe sans oser y toucher les petits amuse-bouches insectes dont semblent raffoler les laotiens.

Paksé

On poursuit notre route vers Paksé, plus au Sud, point de départ pour les visites de Champassak et du plateau des Bolovens. L’occasion de s’essayer à un nouveau moyen de transport, une petite moto semi-automatique. Quelques minutes d’essai dans une ruelle tranquille, et la bête est maîtrisée !

Champassak

La première journée, nous allons visiter le Wat Phou (« Temple de la montagne »), un site archéologique à une quarantaine de kilomètres de Paksé.

C’est le plus ancien site Khmer, bien avant Angkor. Il a ensuite été adopté par les Cham, puis par les bouddhistes. N’ayant pas encore vu Angkor 🙂 , la visite de ce site est pour nous une bonne introduction à l’architecture et aux coutumes de cette civilisation. Il est en assez bon état, plusieurs temples ont été ou sont en cours de restauration. Le plus marquant peut-être est cette très longue allée bordée de lingas, ainsi qu’une table à sacrifices humains.

Traversée du Mékong en moto

On prend un autre chemin pour le retour qui nous fait traverser le Mékong. Comment faire avec une moto quand il n’y a pas de pont ? Rien de plus simple, on charge la moto sur une petite barque, et c’est parti !

On fait ensuite une escale sur la rivière Houay Banglieng, un site bien connu des laotiens, sorte d’Aqualand en plein air, avec de vrais rochers, sur lesquels sont installés des bungalows pour pique-niquer, se prélasser dans un hamac, ou se baigner dans une eau douce, le tout au milieu de la forêt. Parfait pour nous rafraîchir, après la visite sous un soleil de plomb !

Le plateau des Bolovens

Le lendemain, confiants après notre journée de moto sans accroc, nous partons pour « la grande boucle » du plateau des Bolovens : plus de 300 km, dont une petite partie de piste non goudronnée, qu’on prévoit de faire en 4 jours, pour profiter d’arrêts baignade. En effet, cette région est connue pour 2 choses : le café et les chutes d’eau.

Jour 1

On traverse de nombreux villages qui se résument à quelques maisons en bois sur pilotis, situées de part et d’autre de la route, avec de petites échoppes : fruits, légumes, mais aussi machettes, le couteau-suisse local… On capture de jolies scènes de vie quotidienne et de magnifiques paysages.

On découvre notre première cascade, Tad Pasuam. Comme vous l’aurez deviné, Tad signifie cascade, ou rapides en laotien. On se baigne, pour se rafraîchir, et puis… c’est le drame ! Orage, tempête, déluge, on se met à l’abri pendant plusieurs heures, en attendant une accalmie, qui peine à venir. C’est la période des moussons qui commence, il fallait s’y attendre ! De nouvelles chutes d’eau se forment même dans le resto au toit peu étanche 😀

Finalement, pressés par le temps, il nous faut repartir sous l’eau fouettant les visages. Heureusement, on avait pensé à prendre nos ponchos qui nous ont bien servi sur ce coup-là. Pas très sexy mais efficace !

On est contents d’arriver à Tad Lo, petit village tranquille qui a été construit autour de la cascade du même nom. La nuit est déjà tombée, et la pluie s’est arrêtée. D’où notre dicton du jour : « A Tad Lo t’as pas d’eau » 😆 On se déniche un joli bungalow au bord de la rivière, avec vue sur la cascade.

Jour 2

Le lendemain matin, on se balade dans le village autour de 3 chutes d’eau. On vit paisiblement au même rythme que les habitants pour quelques heures, avec une douche bricolée acheminant de l’eau marron de la rivière. Un luxe, car les habitants se lavent, eux, directement dans la rivière, tout habillés : les laotiens sont très pudiques. Des enfants nous offrent un spectacle de sauts périlleux juste en face.

Puis on reprend la route, car il nous reste des kilomètres à parcourir avant la fin de la journée.

On s’arrête dans un village de l’ethnie Katu, peuplé par des animistes. Mr Hook, un habitant du village, est notre guide pour une heure. Il nous décrit les différentes sortes de cafés (on connaissait le robusta et l’arabica, mais il y en a plus de 20 !), et de plantes, utilisées par les villageois dans leur vie quotidienne (pour se soigner, se nourrir, chasser, se divertir, etc.).

Il nous en apprend un peu plus sur les coutumes de son village, dont les règles sont régies par un gourou et un shaman. Ceux qui transgressent ces règles sont punis par la magie noire. Globalement, c’est la nature qui est au cœur de leurs croyances et de leurs valeurs. Et quand ça se met à dérailler (météo moins clémente par exemple), ils sacrifient un buffle ou un poulet. Une autre coutume originale consiste à construire leur cercueil de leur vivant, pensant ainsi duper les mauvais génies, qui ne viennent pas tourmenter les morts.

Donner un nom aux nouveaux-nés est très complexe : les parents choisissent un premier prénom, puis, à la pleine lune, rapportent leur rêve au shaman. Selon que leur rêve est jugé bon ou mauvais, le prénom est conservé, ou modifié, ainsi de suite, jusqu’à un bon rêve, ce qui peut prendre plusieurs années !

La visite se termine bien sûr par une dégustation de café, servi de façon traditionnelle dans des tasses et filtres en bambou. Très aromatisé, c’est délicieux !

On partage ce moment avec un couple de français, Sophia et Thibault, qui font aussi un tour du monde, mais dans l’autre sens ! On décide de poursuivre ensemble notre road-trip sur le plateau des Bolovens.

Jour 3

Le lendemain, on part dès potron-minet tous les quatre pour la journée des plus jolies cascades ! La première, Tad Se Noy, n’est pas impressionnante, mais bien rafraîchissante. Il est pourtant très tôt, mais le soleil tape déjà bien fort.

On quitte la route goudronnée pour une piste argileuse, à la recherche des magnifiques cascades de Tad Tayicsua. Au moins 5 chutes d’eau nous attendent. La première est magnifique, vertigineuse, et arrose tous les alentours verdoyants. La deuxième est parfaite pour la baignade, avec ses larges bassins où on peut se laisser porter par le courant. Parfait !

Malheureusement, comme lors de notre première journée, l’orage arrive et nous oblige à nous réfugier sans avoir pu voir les autres chutes.

Jour 4

L’histoire se répète à nouveau pour le quatrième jour de notre road-trip : superbe soleil en début de journée, magnifique cascade à plusieurs étages à Tad Yuang, puis bassin propice à la baignade à Tad Champi, et là, ça se gâte : la pluie nous bloque encore. On a tout de même eu le temps de faire une mini partie de pétanque sur la place des Marseillais, un sport qui est très apprécié des laotiens.

L’heure avance, et il nous faut reprendre la route malgré la pluie. La piste en argile est très glissante, et la moto n’est plus du tout aussi rutilante qu’au premier jour. Heureusement, une accalmie nous permet de voir les deux dernières chutes de notre parcours : Tad Fan et Tad Itou.

Ouf ! pas facile, mais on y est arrivés ! On fête notre victoire collective avec Sophia et Thibault : c’était bien sympa ces quelques jours passés ensemble, mais il nous faut continuer chacun notre chemin, eux vers le nord et nous vers le sud.

A bientôt,

Marjorie & Sylvain