C’est parti pour l’Asie, direction le Vietnam, pays en forme de dragon bordé par la mer de Chine. Nous atterrissons à Ho Chi Minh-ville, anciennement Saigon, renommée à la fin de la guerre avec les Américains en 1975. Dans la pratique, les habitants restent attachés à l’ancien nom.
Saigon est la plus grande ville et la capitale économique du pays, et ça s’entend ! Le bourdonnement des moteurs est incessant. Ici comme partout au Vietnam, le 2 roues a tous les droits, ne s’arrêtant jamais, pas même au feu rouge, signalant sa présence par plusieurs coups de klaxon. Pour traverser à pied la moindre rue, il faut zigzaguer et se frayer un chemin dans cette joyeuse cacophonie entre plusieurs files de scooters et motos (qui roulent la plupart du temps aussi à contre-sens). Bizarrement, il y a peu d’accidents, chacun faisant attention aux autres. C’est un peu perturbant au début, mais on finit par prendre le pli.
La ville s’est beaucoup développée au XIXème siècle, pendant la colonisation française, lorsqu’elle était la capitale de la Cochinchine (correspondant au sud de l’actuel Vietnam), puis de l’Indochine française (englobant les actuels Vietnam, Laos et Cambodge). Elle était alors appelée « Le Paris de l’Extrême Orient ». On retrouve cette influence française au travers de l’architecture des principaux bâtiments : l’opéra rappelant le petit palais de Paris, la cathédrale en briques rouges de Toulouse, la grande poste à la charpente en métal conçue par Gustave Eiffel, et des hôtels de luxe construits dans le style colonial. Plus moderne, la tour financière Bitexco, tout en verre, inaugurée en 2010, domine la ville et en est devenue le symbole.
Au cours de notre visite, devant l’opéra, coup de chance : un couple américano-thaïlandais nous aborde, et nous donne 2 places (leurs deux amis n’ayant pu venir au dernier moment), ce qui nous a permis d’assister à un spectacle sympathique d’acrobaties sur fond de musique vietnamienne.
On s’essaye aussi au dacau, un jeu très populaire au Vietnam, à mi-chemin entre le football et le badminton.
La visite du musée des beaux arts nous donne un bon aperçu de l’art pictural, qui est très diversifié. La laque sur bois est un grand classique des scènes traditionnelles et quotidiennes. Toutes les autres techniques sont aussi déclinées, évoquant les différentes étapes de l’histoire du Vietnam, notamment pour une majorité d’entre-eux la guerre contre les américains dont le pays et ses habitants gardent aujourd’hui encore les séquelles. L’art se fait, un jour, outil de propagande à la gloire de l’ « oncle Ho » (Ho Chi Minh), et le lendemain plus subversif pour dénoncer les dérives.
On file au musée pour mieux comprendre les étapes qui ont conduit à la constitution de l’actuel Vietnam. Les Vietnamiens ont dû lutter contre plusieurs occupants avant d’accéder à l’indépendance :
– la Chine dans des temps plus anciens,
– la France jusqu’à la fin de la guerre d’Indochine en 1954, date à laquelle le pays a été divisé en 2 : au Nord les communistes menés par Ho Chi Minh et au Sud, un gouvernement autonome soutenu par les USA,
– les Etats-Unis pendant près de 20 ans lorsque le Nord-Vietnam a voulu s’emparer du Sud.
L’ancien « Musée des crimes de guerre américains » a été rebaptisé plus sobrement « musée de la guerre », signe d’une amélioration des relations entre les deux pays. Il n’en demeure pas moins un réquisitoire féroce contre les atrocités commises durant le conflit. Véritable centre d’expérimentation grandeur nature, la guerre du Vietnam a été pour les américains un laboratoire de tests pour de nouvelles armes et produits chimiques, qui lui ont valu le surnom de « sale guerre ». Notamment, le fameux « agent orange », produit par Monsanto (!!!), puissant herbicide contenant une dioxine dont ont été aspergés les sols. L’effet néfaste de cette dioxine est durable, occasionnant des cancers, et des malformations chez les nouveaux-nés encore aujourd’hui.
Plus loin, à Cu Chi Tunnel, on en apprend plus sur les techniques des Vietcongs, armée du Nord-Vietnam, pour acheminer armes et nourriture dans le Sud et s’opposer aux troupes américaines. Pour se protéger de l’ennemi, ils ont créé un inextricable labyrinthe de galeries souterraines et, à la surface, ont fait preuve d’ingéniosité en mettant en place des pièges dans la forêt. C’est un peu David contre Goliath !
A bientôt !
Marjorie & Sylvain